Imprimer
Catégorie : Vélo
Affichages : 1462

Petites histoires d'un tour de Corse Cyclotouriste

Etape 5 : Ghisoni - Corte 112km D+2234 le 9 Octobre 2020

 

De Ghisoni à  Corte, notre ville étape de ce soir, seulement 41 petits kilomètres par la D 69, la route directe. Nous allons pourtant en parcourir trois fois plus, prendre le chemin des écoliers et flâner pour admirer le paysage...

Il le fallait, il y aura tant de choses à contempler sur le bord de la route.

Chaque jour de ce périple, nous aurons vu des choses remarquables en un point ou l'autre du parcours, les calanche di Piana, la citadelle de Bonifacio, Campomoro...

Le tour du Cap Corse sera exceptionnel d'un bout à l'autre mais avec des panoramas sur un même registre.

Aujourd'hui, ce sera un festival du début à la fin, de paysages magnifiques et surtout tous différents.

Oui, pour moi, cette étape sera bien la plus belle de toutes !

Pour changer un peu, détaillons d'emblée le menu du jour :

- les défilés des Strette puis de l'Inzecca

- le col d'Erbajo et sa kyrielle de villages perchés

- la forêt de Rospa Sorba (Noceta) et ses pins laricios majestueux

- la descente sur Vivario après le col de Morello,

- le pont Eiffel de Vivario

- et en dessert, la vallée de la Restonica

Si ce n'est pas le menu d'un 3 étoiles Michelin !

Comme je le disais hier, Ghisoni et Corte constituent des points de passage obligés pour tous les organismes proposant des tours de Corse Cyclotouriste.

Aucun pourtant ne propose ce que nous allons faire aujourd'hui, quel dommage...

D'une manière générale, au départ de Ghisoni, les parcours empruntent le col de Sorba sur la D 69 avant de redescendre directement sur Vivario. Quelques-uns, moins nombreux, empruntent le défilé des Strette et obliquent à gauche vers le col d'Erbajo avant d'atteindre le barrage de Sampolo.

Nous retiendrons une 3ème option, descendre la totalité des défilés des Strette et de l'Inzecca, pousser jusqu'en bas de la vallée vers Ghisonaccia avant de prendre, enfin, la route à gauche, au niveau de Saint Antoine en direction du col d'Erbajo, ses presque 25 km de montée et ses 920 m d'altitude.

 

L'équipe chez Mathilde au départ de Ghisoni
Avant de quitter Mathilde et sa famille, une photo de la nôtre de famille... Au début de cette 5ème journée, tout le monde parait en pleine forme et ça se voit...

Ghisoni, un charmant village accroché à la montagne corse. Durant cette étape, nous verrons quantité de petits villages perchés comme celui-ci. Ce sera même l'un des thèmes du jour.

Le village de Ghisoni
 

Les défilés des Strette et de l'Inzecca

La rivière Fium'Orbu au début du défilé des Strette
Le début des gorges
Pour une fois, nous partons en descente, une longue descente de 20 km, idéale pour profiter du spectacle d'autant plus que la météo est de la partie.

La rivière Fium'Orbu coule majestueusement au fond des gorges. Une belle route serpente entre les parois rocheuses, des couleurs changeantes entre vert, gris et bleu.

Plus bas, un tunnel creusé dans la roche, assez long pour nous mettre un petit coup d'adrénaline.

Le bout du tunnel, comme on dit, minuscule, on l'aperçoit tout au fond.

Pas d'éclairage sauf un ridicule feu arrière que je m'empresse d'allumer au cas où...

Espérons que la route n'a pas d'ornière ?

Nous laissons à gauche le "raccourci" vers le col d'Erbajo et poursuivons jusqu'à atteindre le fond de la vallée. Le barrage de Sampolo sera notre dernier arrêt photo. Il en vaut la peine.

Rochers au dessus du défilé des Strette
Des roches majestueuses
Défilé des Strette, le Torrent à sec ?
Quelques fois, il n'y a plus de torrent ?
Dans la descente vers l'Inzecca
Une belle route en faux plat descendant
Le barrage de Sampolo
Le barrage de Sampolo
Description de la chute de Sampolo
Comment ça marche ?

Vraiment agréable cette mise en route. Maintenant place à la montagne et aux villages perchés du col d'Erbajo

Les villages perchés du col d'Erbajo

Une longue ascension nous attend. Environ 25 km de montée pour passer de 100 à 920 m d'altitude. Une pente régulière et un faible pourcentage, comme hier sur les cols de la Vaccia et de Verde. Yessss...

La route est en parfait état, la température idéale.

Nous n'aurons qu'à admirer le paysage et profiter de l'instant… Un chapelet de petits villages perchés si typiquement corses vont défiler sous nos yeux.

Au niveau de Salastraco, le premier que nous traverserons, quelques élevages de porc… Une nouvelle fois la vue et l'odeur.

Les villages se succèdent, Saparelle, Pietroso, enfin plus haut et proche du sommet, Vezzani.

A la sortie de Vezzani, un croisement direction Vivario ou Rospigliani. Nous, on voudrait bien Vivario !

Choisis ton camp camarade, c'est pile ou face ?

Panneau d'entrée à Pietroso
Pietroso, à mi-pente
Le village de Pietroso
Pietroso vu d'en haut
Panneau d'entrée à Vezzani
Vezzani, plus haut
Le village de Vezzani
L'arrivée à Vezzani
Rospigliani dessus de Vezzani
Au loin Rospigliani
Quelques crocus corses en fleur
Petites fleurs d'octobre
Panneaux soit disant indicateurs au-dessus de Vezzani
Panneaux soi-disant indicateurs...
Une borne kilométrique
Une borne, on en voit si peu !

Autant sur les routes du littoral ou depuis l'Ospédale, la signalisation routière s’avérait suffisante même si seul le nom corse du village subsistait souvent sur le panneau. A partir d'aujourd'hui, ce sera plus difficile de se repérer. Les panneaux de signalisation sont rares et totalement illisibles.

Le GPS s'impose avec les parcours téléchargés à l'avance évidemment. Alors à vos "Garmin" et merci "Openrunner".

(*) Article sponsorisé bien sûr.

Autre conseil : Pensez aussi à activer la fonction "localisation" de votre appareil photo ou de votre smartphone. 2 à 3 semaines plus tard, rien ne ressemble plus à un village corse perché qu'un autre village corse perché...

(*) Pour un pinzutu évidemment.

En direction de Vivario

Nous atteignons le sommet de ce col d'Erbajo, décidément bien agréable.

De suite, nous entrons dans la forêt de Rospa Sorba (ou forêt communale de Noceta), SUPERBE, avec des pins laricios dont la hauteur se mesure au décamètre et tirés au cordeau.

La descente vers Vivario et la vallée du Vecchio commence. Une dizaine de kilomètres tranquilles pour admirer le paysage.

Nous passons toujours en descente le col de Morello avant de déboucher au-dessus de Muracciole. Encore de belles photos !

Arrivée au sommet du col d'Erbajo
Photo souvenir au sommet
Entrée dans la forêt de Rospa Sorba
Une forêt de pins laricios
Les pins de la forêt de Noceta
Des pins impressionnants...
Perdu dans les pins de la forêt de Noceta
Perdu dans les bois...
Encore des pins à Noceta
Enfin l'horizon...
Toujours des pins
Col de Morello
Col de Morello à gauche Venaco
Col de Morello, au loin le pont Eiffel
Au fond le pont Eiffel

Avant de retrouver la D 69, route directe de Ghisoni à Corte par le col de Sorba, il nous reste une dernière petite difficulté à franchir, 2 kilomètres et place au casse-croûte.

Cyclos en autonomie - Tour de Corse 2020
3 courageux parfaitement équipés
Vivario, un gros bourg sur une grande route, de nombreux commerces ouverts, ce sera Byzance pour le déjeuner ! Aujourd'hui, pizzeria dans le centre-ville.

Le propriétaire, voyant mon maillot m'indique qu'il a fait son service militaire à Fréjus, un pays...

Bon, copieux et assis sur une chaise confortable. Le luxe...

Avant de repartir, nous croisons la route de 3 cyclos, des vrais eux, faisant le tour de Corse en sens inverse du nôtre et surtout en autonomie. Il faut le faire !

On repart une nouvelle fois en descente vers le pont de chemin de fer construit entre 1890 et 1893 par Gustave Eiffel. Pour le voir de près, il faut quitter la route principale avant le nouveau pont routier. Détour obligatoire.

De Vivario à Corte

Pont Eiffel de Vivario - Venaco
Pont Eiffel
pont routier de Vivario - Venaco sur le Vecchio
Nouveau pont routier enjambant le Vecchio...
Sous le pont Eiffel
A l'aplomb du pont Eiffel
Post Scriptum : Contrairement à la croyance, ce pont n'a pas été construit par Gustave Eiffel. On le doit à Maurice Koechlin (très proche collaborateur d'Eiffel y compris lors de la construction de la tour) et à la Société de Construction de Levallois-Perret, nom que prendra la société Gustave Eiffel après son départ en retraite en 1893.
Arrivée à Venaco
Sur la route de Corte
Le beau village perché de Venaco
Le beau village de Venaco
Arrivée à Corte et sa citadelle
Arrivée à Corte et sa citadelle...

Au-dessus de Venaco, nous passerons le col de Bella-Granajo qui culmine à 750 m. Sur ce versant, c'est une formalité.

Nous arrivons à Corte, il est 15h30. La journée n'est pas finie. Je dirais même que le plat de résistance se profile seulement devant nos roues.

Nous avons décidé d'aller tout en haut de la vallée de la Restonica. Cette vallée, sauvage et majestueuse, est en fait un vrai col avec du dénivelé, une route étroite et pentue.

Pour aborder la montée dans les meilleures dispositions, nous passons à l'hôtel et déposons tout ce qui ne sert à rien... Sauf le coupe-vent et la barre de céréales !!! Toujours utile.

 

Les Gorges de la Restonica

Faisons confiance à Col-Cyclisme pour nous donner toutes les informations sur cette ascension. La route nous conduira à 1.370m d'altitude. D'une longueur de 15 km environ pour un dénivelé de 960m, la montée présente un pourcentage moyen de 6,4% avec des passages à 11%.
En fait, il ne faut pas toujours faire confiance à Col-Cyclisme. Vers la fin, la pente sera bien supérieure à 11%. Le GPS de Patrick nous donnera 13, voire 14% et ça dure.

 

Profil des Gorges de la Restonica depuis Corte

La montée débute dès la sortie de Corte par une route étroite, rive gauche de la vallée. Les 1ers kilomètres sont relativement plats. Nous passons devant un hôtel et un camping. Il est déjà tard et il n'y a que peu de circulation, uniquement en sens inverse.

Les gens rentrent de randonnée. A ce moment-là, c'était encore la liberté, avant le confinement...

Une portion de route incroyablement bosselée longe la rivière. Ce n'est pas très long, 200 - 300 mètres peut être. Je n'y prête pas spécialement attention même si je suis pas mal secoué.

Au retour, je l'avais totalement oublié ce passage et j'ai eu la désagréable sensation de rentrer à fond la caisse dans la trouée d'Arenberg. Chaud...

La route est orientée plein ouest. Nous avons le soleil en face. Il est déjà assez bas sur les sommets.

Parfois, c'est un peu gênant mais les rayons de ce soleil déclinant font ressortir le relief des rochers. C'est superbe.

Premières rampes des gorges de la Restonica
La route à flanc de torrent
Rochers au-dessus de la Restonica
Les rochers dominent la Restonica
Un peu plus haut dans la vallée de la Restonica
Un peu plus haut dans les gorges
La Restonica en fond de vallée
Vue sur la Restonica
Le torrent tumultueux par endroit
Le torrent

Nous montons dans les pins. La pente devient plus forte (8-9%), quelques virages et une succession de petits ponts jusqu'au pont de Tragone au kilomètre 10.

Dès la sortie du pont de Tragone, un virage à droite et la pente se redresse franchement. Un long passage à 12-13-14% nous attend. Peut-être bien sur 1 km. Pas de répit, quelques courbes, qui, une fois franchies, débouchent sur un nouveau mur.

Encore un pont, ce n'est pas facile, la route est mouillée avec de l'eau qui ruisselle dans la pente. Pas besoin de se tremper en plus...

Très vite, on surplombe la rive droite de la Restonica, il faut penser à regarder à droite en contrebas. C'est beau mais pas de photo !

Plus haut, un passage à gué avec de grosses pierres interrompt le ruban de bitume.

Je m'arrête pour attendre Patrick quelques instants. Il n'avait pas le braquet adapté à une pente comme celle-là. Moi, je suis content de mon triple plateau ...

Daniel dans la pente avant le pont de Tragone
Dans les lacets avant Tragone
Aiguille du Monte Leonardo
Aiguille du Monte Leonardo
Patrick traverse le pont de Tragone
Dernier répit avant le raidard
Le pont de Tragone, dernier répit avant la pente
Le pont de Tragone
Patrick ressort du passage à gué
Le passage à gué

Nous repartons ensemble. Il reste environ 3 km. La pente est plus faible (6-7%) avec même un court replat pour se refaire la cerise.

Dans le dernier kilomètre, nous traversons un joli pont de bois, le pont de Grottelle, pour revenir sur la rive gauche de la Restonica.

Une ferme, la bergerie de Grottelle bien sûr, avec des bâtiments de hobbits, construits en pierre et adossés aux rochers. A droite, le parking pour les randonneurs partant vers les lacs de Mélo et Capitello, à gauche une superbe cascade dévale le Rotondo...

C'est fini, la montée aura duré 1h30.

Nous nous arrêtons devant la terrasse du bar-chalet sur le parking randonneur. Le soleil est parti derrière les sommets. Il commence à ne pas faire bien chaud.

La cascade et le haut de la vallée
La cascade et le début de la vallée
Tout en haut de la vallée de la Restonica, proche du parkingFond de vallée proche du parking
Bergerie de Grottelle
La bergerie de Grottelle
Bergerie de Grottelle

Cascade sur le Rotondo
Cascade sur le Rotondo
Au sommet, nous rencontrons un couple de cyclos qui rentrent de randonnée. Ils sont montés aux lacs, 3 heures de balade.

Ils sont là pour un court séjour et transportent eux aussi leur maison sur le porte-bagages.

Jusqu'en haut de la Restonica, tant qu'à faire !!!

Aujourd'hui, peu de cyclos mais que des warriors.

Cyclos en haut de la Restonica

Ils repartiront après nous. Chargés comme des mules, ils vont nous doubler plein pétrole dans le pentu, même mon ami Patrick dont j'ai déjà vanté les qualités de "Nibali" n'envisagera pas de suivre...

Le progrès en matière de vélo a conduit à supprimer le triple plateau mais il a aussi créé le frein à disque. Tant mieux pour eux. Le frein à disque dans ces conditions, c'est une assurance vie.

Arrivée à Corte

panneau d'entrée à Corte
Comme un benêt, j'ai oublié de faire la photo rituelle du panneau d'arrivée...

Alors, je me suis raccroché aux branches en cherchant sur le net. Celui là, il est bien dans la tonalité du jour.

Pas de bière non plus, il est tard. Si l'on veut pouvoir aller diner à une heure correcte, il ne faut pas trainer.

Notre hôtel est situé à proximité du Cours Paoli. De nombreux cafés et restaurants bordent cette artère de centre-ville.

Des étudiants partout et énormément de monde dans les rues. C'est vraiment très animé pour un vendredi soir, trop pour nous. La promiscuité nous pèse en cette période de Covid.

Nous choisissons un restaurant un peu à l'écart au-dessus du boulevard proposant un menu corse sympathique.

Un tour jusqu'à la citadelle pour digérer, il fait toujours très doux. Quelques volées d'escaliers plus tard, il est tant de rentrer. Deux grosses journées restent encore à passer avant de voir le Cap Corse.

 

Le parcours de cette 5ème étape : URL Strava et pour finir la trace au format GPX pour votre GPS vélo

 

Copyright : Les photos légendées en vert sont de Marine, en rouge de Patrick. En bleu ce sont les miennes.

Vous avez des commentaires, des remarques sur cet article. Vous envisagez vous aussi de faire un tour de Corse à vélo, vous l'avez déjà fait ?

N'hésitez pas à adresser un mail à l'auteur : Contact Auteur  Nous pourrons échanger sur nos expériences.