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Catégorie : Vélo
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Petites histoires d'un tour de Corse Cyclotouriste

Etape 11 : Retour sur le continent le 15 Octobre 2020

Alors que nous sommes tranquillement installés avec Marine à la terrasse du camping Lacasa pour un petit déjeuner réparateur après une nuit d'un sommeil "lourd", un SMS de Corsica Ferries arrive... Il est 9h30.

Le bateau initialement prévu à 20h00, déjà repoussé une 1ère fois à 21h00 par SMS, il y a quelques jours, est subitement avancé à 14h00.

L'embarquement aura lieu entre 12h00 et 13h00 ! Branle-bas de combat...

Il faut finir les valises, nettoyer le bungalow, charger la voiture, aller à Ajaccio, faire les courses, nous n'allons pas repartir à sec après la soirée d'hier, tout cela en 2h30. Ça va être chaud...

A peine le temps de remercier nos hôtes pour leur accueil et leur gentillesse, nous sommes partis. Au revoir la Corse !

Ajaccio - Course dans l'urgence
Le plein de bonnes choses
Pour les courses, alors que nous pensions avoir la journée entière, il faut tout faire d'un coup. Direction la galerie marchande du centre commercial, nous entassons quelques bouteilles dans le caddie. L'essentiel est sauf, tant pis pour la charcuterie !

Midi dix, nous sommes sur le quai. Le bateau n'est pas encore là, la pluie est revenue. Nous avons même le temps de ressortir du terminal pour les cartes postales. Ouf, pour un peu nous repartions avec.

Il est beau ce terminal... Ah ! au fait, l'horaire d'arrivée à Toulon reste prévu à 7h00 demain matin.

Nous allons donc faire le voyage en 17h00, qui dit mieux... Que le temps va paraitre long !

Terminal portuaire d'Ajaccio
Le terminal portuaire d'Ajaccio
En attente d'embarquement sous la pluie
En attente de l'embarquement

Nous pouvons monter à bord et prendre possession de la cabine. Après, direction le pont supérieur pour voir le départ. De toute façon, nous n'avons rien d'autre à faire.

Port d'Ajaccio - Ferry à quai
Ferry Corsica Linéa
Port d'Ajaccio - Sur le ferry
Le quai depuis le ferry
Port d'Ajaccio - Sur le ferry appareillage
Ajaccio - Appareillage
Les îles sanguinaires
Passage devant les îles sanguinaires
Le bateau quitte le quai vers 14h00 sous un ciel toujours plombé. Notre séjour en Corse se termine en queue de poisson.

Les îles Sanguinaires défilent sous nos yeux. Heureusement que nous les avions visitées la semaine dernière. Hier, c'était mort.

Nous trouvons un coin tranquille près d'une baie vitrée. Trois fauteuils confortables, vue sur l'île pendant quelques heures. Il ne reste qu'à refaire le monde. Pardon, le tour de Corse...

Quelques conseils pour un tour de Corse réussi

Sans prétention aucune, quelques retours d'expérience concrets, si vous souhaitez tenter l'aventure à votre tour...

 

Le coursier d'abord

Daniel au sommet du col de Vergio
Tout le monde voit bien l'endroit ?
Le plus important bien sûr, le cycliste !

Pour faire un tour de Corse à vélo, il n'est pas besoin d'être un champion. Ni Patrick, ni moi n'entrons dans cette catégorie, malheureusement.

Il faut quand même un minimum d'entrainement et de résistance pour enchaîner les heures de selle quotidiennes et la répétition des étapes.

Pour ma part, au moment du départ, j'affichais 9.700 km au compteur avec 109.000 m de dénivelé depuis le 1er janvier 2020. Merci Strava, sans toi, nous ne sommes rien !

J'apprécie quand ça grimpe et mes derniers entrainements après le 15 septembre passaient par le Galibier et la Madelaine.

Je dis ça pour vous faire peur mais rassurez-vous, tout cela ne sert STRICTEMENT A RIEN....

Avec 3 à 4.000 km, je pense qu'il est tout à fait envisageable de tenter l'aventure avec des chances réelles de succès. Prévoir peut-être un jour de repos en cours de route et éventuellement raccourcir un peu les étapes mais les routes sont très bonnes et les pourcentages modérés, donc pas de difficultés. Si vous roulez régulièrement, vous en viendrez à bout.

 

Le destrier

Pour ce qui est de la monture, nous sommes partis avec notre vélo de "tous les jours".
Vélo au sommet du Rayol Canadel
Un vélo basique
Le mien est très basique. 8 ans d'âge, cadre carbone, freins à patin. Vraiment rien d'extraordinaire, même pas spécialement léger...

Par contre, il est équipé d'un triple 30x39x50 ce qui apporte, je trouve, un réel confort en montagne. Le petit plateau permet de rester facilement sur le milieu de la cassette, là où les pignons présentent des écarts de denture réduits.

Avec les compacts, quand il faut jouer de 4 dents à chaque fois, on a vite fait de s'asphyxier...

Le problème, le triple, ça ne se fait plus... Alors je n'en change pas !

Autrement, une bonne vérification de l'indexation, graissage de la chaîne, des pneus entièrement neufs changés la veille du départ et des patins de freins neufs également, c'est tout pour le vélo.

L'équipement

Vraiment rien de particulier là non plus, si ce n'est un sac à dos pour Patrick et une sacoche de guidon pour moi.

On a une tendance naturelle à prendre plus de trucs que d'habitude, voire que nécessaire, alors avec les seules poches du maillot, c'est un peu juste.

J'ai rajouté simplement une chambre à air supplémentaire dans la sacoche (en plus de l'équipement de réparation habituel sous la selle). Les 3-4 premiers jours, je prenais aussi un pneu neuf, au cas où, mais quand on voit les routes, à la fin, il est resté dans la valise.

Coupe-vent ou imperméable selon la météo du jour ! Classique.

Casque explosé dans une chute
Même pas mal !
Je ne reviens pas sur les indispensables équipements de protection, casque et gants.

La photo du mien, prise après une MAJUSCULE gamelle collective le 15 Août du côté de Sainte Maxime montre bien que ce n'est pas qu'un gadget. Mes infortunés collègues, Martine, Luc et surtout Laurent ne vous diront pas le contraire !

Pour finir, indispensable à mon avis : Le GPS type Garmin avec les parcours téléchargés et une carte Michelin.

Sans oublier le téléphone et l'appareil photo où la fonction localisation des prises de vues sera activée. Voila !!!

L'itinéraire et la période

Sujet majeur, évidemment... La littérature est abondante (et toutes nos traces sont téléchargeables dans le compte-rendu des différentes étapes), vous ne manquerez pas de matière pour préparer votre périple.

Pour ma part, j'ai pris les premières informations sur le net et particulièrement sur la page du Vélo Club de Montigny le Bretonneux qui a fait un tour de Corse en 2017.

Livre de José Sallenave
J'ai également regardé ce que propose la F.F.C.T qui organise régulièrement des séjours.

Ensuite, indépendamment du vélo, j'ai cherché les endroits incontournables de l'île, toujours sur Internet.

Une synthèse de tout cela nous a permis d'arrêter une 1ère carte que nous avons validée et précisée à l'aide du très bon bouquin de José Sallenave, un ouvrage précis illustré de nombreuses cartes. Des variantes sont proposées pour chaque liaison entre villes, une mine d'informations quand on ne connait pas la Corse.

Nous avons alors pu passer à la réservation des hébergements.

Avec le recul, notre parcours basé sur des étapes moyennes de 100 km et D+1700 n'était pas mal.

Un peu dense entre Corte et le Cap Corse, avec 3 grosses étapes consécutivement mais dans cette zone, les hébergements sont compliqués. On pourrait peut-être améliorer en reliant Corte à Bastia sans le col de Bigorno (dommage) avec une étape sur le Cap Corse, du côté de Nonza, et donc sans le col de Teghime non plus. La fin qui était assez facile se trouverait plus musclée.

Pour la période, je n'ai pas beaucoup de points de repère mais si l'on se réfère à ce que nous vivons à Fréjus, juste de l'autre côté de la Méditerranée, il faudra bien sûr éviter la période estivale à cause de la circulation et de la difficulté à réserver des hébergements, sans oublier la chaleur.

Sinon, le printemps est certainement la période la plus agréable (1er mai -15 juin) avec des journées plus longues et tempérées. L'automne, à partir de 15 septembre jusqu'à fin octobre présente les mêmes arguments.

Pour nous, la météo aura été tout à fait correcte si l'on fait abstraction du vent (certainement présent en toutes périodes), et surtout du froid que nous n'attendions pas vraiment.

Fin de journée

L'après-midi s'est écoulée lentement et le soleil décline.

Il est temps de se rendre sur le pont supérieur pour apprécier un dernier coucher de soleil en mer.

Coucher de soleil en pleine mer
Coucher de soleil en pleine mer
Coucher de soleil en pleine mer
Coucher de soleil en pleine mer
Escalier d'accès au pont supérieur
Escalier intérieur du ferry
Position du bateau à 20h00
Position du bateau à 20h00
Le temps passe avec une lenteur exaspérante, il n'est que 20h00.

Après 6h00 de mer, nous sommes à la hauteur de San Remo, il nous en reste encore 11. Il est fou ce bateau. Qu'est-ce qu'on fait là, ce n'est pas vraiment la route !

NDLR : A 23h00, nous serons tout près de la côte et toujours dans la même zone.

Alors soit le Capitaine cherche à éviter un grain, soit il a lui-même un grain ! Au moins, on pourrait nous expliquer.

Nous décidons d'aller casser la croûte...

Finalement l'heure d'aller faire dodo a bien fini par sonner... Une courte nuit de sommeil avec le traditionnel réveil en fanfare de Corsica Ferries. Nous touchons le port et la fin de l'aventure.

C'était bien, la nostalgie se fait déjà sentir. Il ne reste plus qu'à préparer la prochaine. Le Portugal, Les Dolomites, en 2021, 2022 ? Nous verrons bien !

Remerciements

L'aventure a touché son terme, place aux remerciements ! De nombreuses personnes nous ont aidés moralement ou concrètement à réussir. Qu'elles en soient toutes très sincèrement remerciées.

Mes remerciements vont tout d'abord à Jimmy Gouband, membre certes unique mais ô combien éminent de mon comité de lecture. Depuis 2 mois, il tente avec plus ou moins de réussite de m'enseigner les subtilités du participe passé et les bonnes pratiques de la ponctuation. Il aura surtout œuvré à la correction de mes nombreuses fautes d'orthographe.

Merci également à mes petits camarades de l'A.M.S.L.F pour les heures d'entrainement que nous avons partagées.

Merci à Patrick, mon compagnon de route, pour sa bonne humeur constante, son accent, sa gentillesse et surtout sa patience. Patrick, tu es bien meilleur cycliste que moi, ça ne fait aucun doute. Alors merci de m'avoir attendu aussi souvent pendant ces 10 jours.

Merci à Marine pour avoir ramené la voiture indemne !!! Et puis on a passé de bons moments, on s'est bien marrés !

Enfin merci à ma petite femme Sylvianne qui s'est occupée de la ménagerie en notre absence et qui, du coup, n'a pas pu nous accompagner là-bas. Nous y retournerons ensemble.

 

Pour info la ménagerie c'est ça....

Le chat Diamond
Diamond le chat de Marine
H'Oassis notre toutou
H'Oassis notre toutoune
Le Chien Graffiti
Graffiti le chien de Marine
Moins de 3 semaines après notre retour, H'Oassis, notre grosse toutoune bourrue nous a quittés, sans bruit, après plusieurs mois de maladie.

Une histoire de toutou, encore une, sauf que celle-là, elle se termine mal et que c'était mon toutou !

Ainsi va la vie... Quelques moments d'un bonheur simple et sincère, suivis d'immenses peines ! Mais tout cela, Marcel Pagnol l'a si magnifiquement écrit dans l'épilogue du Château de Ma Mère qu'il me semble inutile d'en rajouter.

Copyright : Les photos légendées en vert sont de Marine, en rouge de Patrick. En bleu ce sont les miennes.

Vous avez des commentaires, des remarques sur cet article. Vous envisagez vous aussi de faire un tour de Corse à vélo, vous l'avez déjà fait ?

N'hésitez pas à adresser un mail à l'auteur : Contact Auteur  Nous pourrons échanger sur nos expériences.