Petites histoires d'un tour de Corse Cyclotouriste

Etape 10 : Porto - Ajaccio 83 km D+1316 le 14 Octobre 2020

Encore couchés, nous tendons l'oreille. Il est 7h30... Non, il ne pleut pas. En tout cas, on n'entend rien !

Vite debout et petit déjeuner, à l'extérieur de l'hôtel. Avec la Covid, le buffet est fermé. Une agréable occasion de faire un dernier café-croissants en terrasse en bord de plage...

Le ciel n'est pas vraiment lumineux mais la pluie ne paraît pas imminente. Le patron du troquet, un Corse pur jus, nous confirme qu'il ne pleuvra pas de si tôt et que nous avons largement le temps de rejoindre Ajaccio au sec... Nous allons faire un Tour de Corse sans vraiment nous mouiller, quelle chance !

Une dernière étape relativement courte, seulement 80 km et 2 difficultés principales, les Calanche de Piana d'entrée puis le col de San Bastiano à l'arrivée sur Ajaccio. Sinon, une route de bord de mer via Cargèse et Sagone comme nous en avons parcourues beaucoup depuis 10 jours. Une fin d'expédition tranquille !

 

Quelques dernières photos de la Marine de Porto et du Golfe. Cet endroit comme les Calanche est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, ce n'est pas par hasard.

La Marine de Porto est, en cette saison, un endroit vraiment calme et agréable. Nous voulions faire un tour de bateau vers la réserve de Scandola. Ce sera pour une autre fois...

Une tour génoise carrée, ce qui est assez rare, surplombe la plage. Elle a été rénovée il y a une vingtaine d'année et abrite un musée. Son accès est payant.

Marine de Porto - Début de la dernière étape
C'est parti pour la dernière étape
Marine de Porto - Depuis la terrasse du Subrini
Vue depuis la terrasse de notre chambre
Le Golfe de Porto
Le golfe de Porto
La plage de Porto - Tour génoise
La plage de Porto
Marine de Porto - Port et tour génoise
Le port et la tour génoise
Marine de Porto - Hôtel Subrini
L'hôtel Subrini sur le port

Nous voilà partis, direction Piana ! Il est 8h45.

Heureux de traverser à nouveau les Calanche. Le hasard qui nous conduit à y passer 2 fois de suite fait quand même bien les choses.

La 1ère partie de la montée se déroule sans encombre. La vue sur la plage et le golfe de Porto, les rivages de la réserve de Scandola sont toujours là mais ce n'est pas comme hier soir !

Je repasse devant l'espèce de bâtisse-bar à mi-pente. Elle est perdue dans l'ombre alors qu'hier elle dominait le Golfe, illuminée de soleil.

Un petit peloton de cyclosportifs de Saint Tropez, suivi d'un véhicule d'assistance descend plein pétrole. Pour ma part je monte sur un bon rythme. Pas d'arrêt photos.

Arrivé enfin à l'entrée du labyrinthe des géants de pierre, je suis déçu. Où sont-ils mes copains d'hier soir ? Plus de belles couleurs, peu de relief et encore moins de lumière.

Les monstres se sont couchés avec le soleil, ils ont oublié de se réveiller ce matin ! Ce n'est plus pareil.

Oui, le bon moment pour profiter du spectacle, c'est bien en fin de journée avec un soleil d'ouest bas sur l'horizon.

Le rocher en cœur et le Golfe
Le rocher en cœur à gauche, le golfe, ciel couvert
Le rocher en cœur des Calanche
Le rocher en gros plan

Je suis quand même attentif à retrouver le petit cœur des Calanche, dont Marine m'a parlé et que j'avais raté hier. Voilà, il est là, juste en face, bien signalé par une flèche jaune au sol à proximité d'une borne kilométrique.

Une flèche en direction d'un cœur, quoi de plus logique.

Encore quelques hectomètres de montée, le sommet est là. Direction, le village de Piana où je m'arrête pour attendre Patrick.

Piana
Le village de Piana
Le village de Piana
Le village de Piana

Nous repartons ensemble vers le sommet. Il nous reste 2 petits kilomètres à gravir après Piana pour atteindre l'altitude maximale du jour, soit 490 m.

Nous sommes partis depuis une heure. Il ne pleut pas. Et si le Corse du bar avait raison ?

Une descente d'une dizaine de kilomètres va nous ramener en bord de mer un peu avant Cargèse. La route est parfaite...

Ajaccio se rapproche, Patrick se sent des ailes, tout va bien.

Bocca di Torraccia

La région de Cargèse est assez vallonnée. Après être passés une 1ère fois à l'altitude 0 à proximité de la plage de Chiuni, nous remontons vers Bocca di Torraccia.

Une longueur de 2,4 km, une pente moyenne de 3,8% pour un dénivelé de 92 m, ce petit col n'a rien de vraiment spectaculaire. Le Bougnon fait mieux.

Profil du bocca di Torraccia
Panneau au sommet du Bocca di Torracia
Le panneau du Bocca di Torracia

Superbe ce panneau, pour UNE fois, visible de loin, en parfait état... Comme quoi, quand on veut, on peut !

Arrivée à Cargèse

Une seconde montée avant Cargèse depuis la plage de Peru et une 3ème juste après, au niveau de Menasina, le coin est décidément bien vallonné.

Nous traversons la ville rapidement.

Plage de Peru avant Cargèse
La plage de Peru avant Cargèse
La plage de Menasina - Cargèse en fond
La plage de Menasina - Cargèse en fond
Cargèse - Eglise Saint Spyridon
Cargèse- Eglise Saint Spyridon
Plage de Menasina après Cargèse
La plage de Menasina après Cargèse
Plage de Capizzolu après Cargèse
La plage de Capizzolu après Cargèse

En route vers Sagone

Nous poursuivons vers Sagone. A partir de maintenant, nous ne quitterons plus le bord de mer, 20 km jusqu'à Calcatoggio au pied du col de San Bastiano. Au passage, une ultime tour génoise...
Panneau entrée Sagone
Panneau entrée Sagone
La plage de Sagone
La plage de Sagone
La plage de Sagone
La plage, plus loin
Sagone - Tour génoise
Sagone - Tour génoise

Direction Esigna

Juste après Sagone, nous contournons la plage d'Esigna. Le ciel gris métal n'est pas son meilleur allié. Une ambiance de côte basque !
Arrivée sur la plage d'Esigna
Esigna - Plage
Esigna - Gros plan sur la plage
Esigna - Plage
Esigna - Plage
Esigna - Plage
Il nous reste une quarantaine de km à parcourir et la plage d'Ajaccio nous tendra les bras.

Les derniers kilomètres de plat

La balade en bord de mer se poursuit...
Plage de Tiuccia
Plage de Tiuccia
Cette fois, nous sommes à hauteur de la plage de Tiuccia.

Les couchers de soleil sur la mer doivent être magnifiques depuis cette côte Ouest mais ce ne sera apparemment pas pour aujourd'hui.

Peut-être demain en fin de journée avant de reprendre le bateau ?

Bocca di San Bastiano

Nous arrivons au niveau du camping Lacasa à Calcatoggio où nous serons hébergés ce soir. Marine a travaillé à cet endroit durant 2 étés et elle se fait une joie d'y retourner. Elle y compte de nombreux amis.

Ce soir, c'est soirée Corse....

Profil du col de San Bastiano
Profil du col de San Bastiano
En attendant, il nous reste à gravir le col de San Bastiano qui débute justement ici, après ce sera roue libre jusqu'à Ajaccio...

Ce col ne sera pas le plus facile du séjour. Long de 7,2 km il présente un pourcentage moyen de 5,61 % avec un maximum de 7,5%, le dénivelé est de 407 m.

Je savoure cette dernière montée. La route est assez fréquentée mais bon tout va bien quand la pluie s'invite au programme.

Arrivé à la hauteur du village de Calcatoggio, soit après 2 km de montée environ, il ne pleut pas beaucoup. Je retarde le moment de mettre l'imper. Grimper encore pendant une petite 1/2 h engoncé dans du plastique, ça me tente moyen.

Un peu plus haut, arrêt obligatoire, cette fois ça tombe dru ! Espérons que notre Corse de ce matin ne postulera pas pour un emploi à Météo France !

Le monument au sommet du col de San Bastiano
Le monument du col de San Bastiano
Sommet du col de San Bastiano
Sommet du col de San Bastiano
J'arrive au sommet sous une pluie battante !

Malgré l'imper, les sur-chaussures, le garde boue amovible, je suis complètement trempé. La baie d'Ajaccio, c'est droit devant !

Un arrêt quand même pour photographier le monument sur la droite.

Il n'a aucun rapport avec l'endroit et a été érigé en mémoire d'un aéronaute, Louis Capazza né à Bastia en 1862.

C'est "à reculons" que je débute la descente. Patrick est un peu derrière, il va sûrement me rattraper sous peu et nous finirons le périple ensemble.

Il tombe des cordes, la pluie ruisselle en torrent sur une route pentue. La chaussée a été refaite très récemment. Le bitume est parfait mais ça glisse et ça ne freine pas vraiment.

Un chien de chasse blanc égaré, haut comme un poney, me double à fond de train et par la droite pour faire bon poids avant de se rabattre subitement sur la gauche coupant les 3 voies que comporte la route à cet endroit. Complètement paniqué, le pauvre, son espérance de vie me paraît bien limité !

D'autant plus que Patrick, à qui je racontais l'anecdote me dira plus tard que le même chien l'a doublé aussi dans la montée, quelques kilomètres avant.

La 1ère partie de la descente s'achève et pas de nouvelles de Patrick.

En revanche, bonne nouvelle pour le toutou-poney, un automobiliste avec une camionnette est arrêté à sa hauteur, il regarde le nom du propriétaire sur le collier et va sans doute le prendre en charge. Il est sauvé pour cette fois.

Arrivée à Ajaccio

Au niveau d'un gros rond point vers le col de Listincone, j'ai pris naturellement direction Ajaccio Centre. C'était une connerie, il fallait prendre direction Alata pour arriver à l'Ouest d'Ajaccio.

Je vais arriver du mauvais côté de la ville. Patrick qui a le GPS ira directement au bon endroit !

A partir de là, la route devient un enfer. La descente reprend de plus belle mais cette fois la route est défoncée. Sur une bande d'un mètre à droite, la chaussée est affaissée, crevée, soulevée, bref, impraticable. Une seule solution, rouler au milieu de la voie !!!.

Avec la pluie, le trafic, mon espérance de vie se rapproche de celle du toutou de tout à l'heure...

Arrivé indemne au bas de la descente, ce n'est pas fini pour autant. Des travaux à un rond-point provoquent un bouchon de plusieurs kilomètres sur la voie d'en face.

Toujours pas possible de rouler vraiment à droite et les véhicules qui doublent ne peuvent plus aller sur l'autre voie, un véritable coupe-gorge !

La sortie d'Ajaccio, il y a 10 jours, m'était apparue dangereuse et compliquée. C'était de la rigolade à côté du retour. De rage, je m'arrête sous un pont pour appeler Marine et faire le point...

De retour sur la plage d'Ajaccio
De retour sur la plage d'Ajaccio
La pluie s'est calmée, je repars. Dans la ville ça va mieux, il y a du monde mais ce n'est plus dangereux.

Encore une vingtaine de minutes de vélo dans une vaste zone commerciale puis la traversée de l'artère de centre-ville et je rejoins Patrick sur le fameux petit parking. La boucle est bouclée...

C'est fini, cette pluie aura donné une dimension épique à l'aventure.

Que de souvenirs pour la dernière heure !!! On va pouvoir en reparler longtemps.

Marine arrive, on recharge les vélos. Je lui laisse le volant pour retourner à Calcatoggio. Avec Patrick, nous nous installons tant bien que mal dans la voiture. Trempés, dégoulinants, gelés...

 

Le camping Lacasa

Au-dessus de la plage de Calcatoggio, ce charmant camping nous accueille. Un grand bungalow avec 3 chambres, le luxe, va nous permettre de revenir sur terre. Une bonne douche "bien chaude" et place à la corvée de séchage des affaires, il y a du boulot.
La plage à Calcatoggio
La plage avant Calcatoggio
La piscine du camping Lacasa
Piscine du Camping Lacasa
Dommage avec ce temps, nous ne pourrons profiter de rien, ni piscine, ni plage. Même pas de la vue...

Cette 2ème partie d'après-midi à tuer le temps me permet de consulter Strava...

En 10 jours, 1.070 km et 17.600m de dénivelé... Pas mal du tout !

Pas une crevaison, pas un incident mécanique, même pas un saut de chaîne... Rien de rien

Une météo agréable si ce n'est souvent fraîche et une seule heure de pluie, mais quelle heure !

En conclusion, on s'en sort bien de cette 1ère expérience. Demain sur le bateau, nous aurons le temps de débriefer davantage, mais pour un 1er essai, nous ne pouvons qu'être satisfaits.

Soirée Corse

Le camping a une tradition. L'été, tous les mercredis, c'est soirée Corse.

Et ça tombe plutôt bien, nous sommes justement Mercredi. Ce soir, c'est bien la dernière de la saison. Youpi !

NDLR : Ce n'est pas comme si nous l'avions fait un peu exprès !

On va pouvoir se lâcher. Apéro, sauté de veau aux olives, tiramisu maison, liqueur de myrte, champagne, bref, la totale...

La soirée débute au camping Lacasa
La soirée débute
Apéritif Cap Corse pétillant
Cap Corse pétillant
Apéritif Cap Corse pétillant
Saparale de Sartène
Saparale de Sartène

 

Grupu Amicizia

La soirée Corse est animée par le groupe Amicizia. Nous allons découvrir la Polyphonie Corse dans un spectacle un peu décalé, mêlant tradition bien sûr avec l'Hymne Corse "Diu_vi_salvi_Regina" en dernière partie et aussi le sourire, l'humour...

Tri Martelod en polyphonie, je ne m'y attendais pas !!!

Zombie des Cranberries, non plus, et pour autant ça passe très bien...

Pour retrouver l'ambiance acoustique du concert, quelques notes à écouter sur YouTube !!!

Grupu Amicizia - Lacasa
Grupu Amicizia - Lacasa
Les 3 amis de Grupu-Amicizia
Grupu Amicizia - Lacasa
En Corse, comme sur le continent, tout finit toujours par des chansons. Nous déboucherons une bouteille de champagne après le départ des clients pour trinquer au concert avec les musiciens et à notre tour de Corse avec l'équipe du camping.

Nous regagnons le bungalow, la fête est finie... Malgré l'air vivifiant, j'ai un peu la tête qui tourne ? Bizarre, sûrement la faute à tous ces virages depuis 10 jours. Il n'y a pas idée aussi, des routes pareilles. A force, ça m'aura un peu "mis la lourde"...

Aucun mal à m'endormir, le sommeil du juste...

Le parcours de cette 10ème étape : URL Strava et pour finir la trace au format GPX pour votre GPS vélo

 

Copyright : Les photos légendées en vert sont de Marine, en rouge de Patrick. En bleu ce sont les miennes.

Vous avez des commentaires, des remarques sur cet article. Vous envisagez vous aussi de faire un tour de Corse à vélo, vous l'avez déjà fait ?

N'hésitez pas à adresser un mail à l'auteur : Contact Auteur  Nous pourrons échanger sur nos expériences.

 

 

Joomla templates by a4joomla